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Les petits secrets du défunt quoiqu'il en coûte, et ses conséquences financières

La Banque de France nous dit tout sur les petits secrets du quoiqu’il en coûte. Bruno Lemaire, économiste et essayiste, ancien doyen associé d'HEC L’inamovible ministre de l’économie de Monsieur Macron, le ministre exceptionnel qui devait mettre l’économie russe à genoux, a beau essayer de nous en convaincre, le «quoiqu’il en coûte » et l’inflation actuelle ont fort peu à voir avec l’opération spéciale de la Russie en Ukraine, justifiée ou non par la rupture des accords de Minsk. De fait, il suffit de jeter un coup d’œil sur les chiffres officiels publiés par la Banque de France à un an d’intervalle, entre novembre 2022 et novembre 2023 Tout d’abord, jetons un coup d’œil sur les « liquidités » possédées par nos compatriotes. En un an leurs dépôts à vue, ou comptes courants, ont diminué, pour la première fois de puis 2013 , et ce d’une baisse significative. Leur montant est ainsi passé de 1492 milliards en novembre 2022 à 1295 milliards en novembre 2023, soit 197 milliards

Ce que nous dit l'évolution du bilan de la BdF sur le quoiqu'il en coûte

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Conséquences monétaires et financières du « quoi qu’il en coûte » En dépit des acrobaties rhétoriques du gouvernement et de son ministre de l’économie, il est difficile de ne pas constater que l’économie française a bien du mal à sortir de son marasme actuel, son PIB ayant même du mal à retrouver son niveau de décembre 2019, tout en ayant vu sa dette, publique comme privée, littéralement exploser. Quant à son déficit commercial, il a atteint des sommets, ou des abysses. Les causes de cette situation désastreuse sont sans doute multiples, mais nous voudrions insister ici sur la gestion catastrophique d’une situation, certes compliquée, celle du fameux « quoiqu’il en coûte ». Notre position est la suivante : on ne peut doubler en quelques années, 26 mois exactement, la masse monétaire « centrale » d’une économie, avec une production en recul, et s’étonner ensuite d’une hausse de prix que nous n’avions pas connue depuis près de 50 ans. La monnaie n’est pas tout en économie, mais sem

Déficit commercial et dettes, qui s’en soucie vraiment

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L'argent magique semble encore d'actualité, que ce soit pour financer à pertes l'Ukraine ou pour tenter d'indemniser les commerçants pillés au cours des dernières émeutes. On ne semble plus en être à qualques milliards, voire dizaines de milliards près, alors que c'était l'argument invoqué pour imposer une réforme des retraites, réforme à la fois mal ficelée, incomplète, et sans doute inefficace. Alors, oui, déficit commercial et dettes, qui s’en soucie vraiment ? Ayant abordé dernièrement le sujet du protectionnisme dans une conférence économique, je me suis aperçu que la plupart des participants pensaient que l’on ne pouvait pas faire grand-chose sur le déclin, ou déclassement économique, de la France et que les dés étaient jetés. J’ai alors abordé la question du déficit commercial, et les questions qui m’ont été posées m’ont paru reposer sur une certaine erreur de perspective, plutôt que sur un manque de bon sens. Demander à un consommateur de privilégi

La Fin du "quoi qu'il en coûte"! Qui va payer, et quand?

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  La date de la fin du « quoi qu’il en coûte » peut interroger. L’étude, pas toujours passionnante mais toujours instructive, de l’évolution des bilans de la Banque de France   révèle des coïncidences de dates sur lesquelles certains esprits chagrins pourraient s’interroger. Après les 800 milliards ( 797.7 exactement) de hausse de son bilan, en 2020, soit une augmentation relative de 52% , associée à une augmentation des réserves bancaires de 84% ( 448 milliards ), l’émission d’argent magique s’est fortement ralentie en 2021 . C’est ainsi que la monnaie centrale, c’est-à-dire la base monétaire, directement gérée par la Banque de France, notée M0, a moins progressé en 2021, pour atteindre « seulement » 1476.1 milliards fin 2021, contre 1250.5 milliards fin 2020 (et 775 milliards fin 2019) Les réserves des banques, elles, ont aussi continué à augmenter, moins vite elles aussi, en augmentant de décembre 2020 à décembre 2021 de 205 milliards. Le « narratif » de la gestion du COVI

Des dettes indexées sur l’inflation!

  Des dettes indexées sur l’inflation : à quoi jouent Bercy et France Trésor. Incompétence ou roulette russe: notre ministre de l'économie croirait-il à ses propres fables sur une inflation qui serait bientôt à la baisse? Pour ma part, j’avais évalué en juin 2021 que l’inflation sur la décennie 2022-2032 atteindrait 100% en cumulé, soit environ 7.2% en rythme annuel. Avec un rythme annuel de 8%, il ne faudrait que 9 ans pour que les prix ne doublent, et avec une inflation annuelle d 9%, les prix doubleraient en huit ans. Quand on constate que, sur les 18 derniers mois les prix de l’alimentaire ont augmenté de 20%, ces prévisions, corroborées par d’autres économistes ou financiers comme Charles Sannat, Charles Gave, Olivier Delamarche ou Philippe Béchade, ces deux derniers de l’équipe des « Econoclastes », correspondent à un pari très risqué. De fait, il faut savoir que les 3000 milliards de dettes publiques ne sont pas faites pour être remboursées, sinon partiellement, mais pou

Quand la France roule ses dettes!

 Quand la France roule ses dettes, ce sont les (contribuables) français qui sont roulés. (Bruno Lemaire, ancien doyen associé d’HEC, économiste et essayiste, le 7 mai 2023) Plus précisément, c’est France Trésor qui nous manipule quand il fait appel, semaine après semaine, aux « marchés financiers », qui n’obéissent pas vraiment aux prétendues « lois du marché ». Depuis la pas si-fameuse loi de janvier 1973 , il nous est souvent dit que   la France ne peut plus s’endetter aussi facilement qu’avant, car le Trésor, c’est à dire l’Etat Français et ses (trop) nombreuses administrations, directement ou par l’intermédiaire de Bercy, ne peut plus s’endetter directement auprès de la Banque de France. C’est presque vrai, théoriquement, mais c’est complètement faux, dans la pratique, surtout depuis quelques années, depuis l’assouplissent quantitatif lancé par Mario Draghi, président de la BCE, en 2015, et surtout depuis l’année 2020 et le «  quoiqu’il en coûte  » (aux contribuables franç

Pour une souveraineté monétaire, indispensable!

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  La souveraineté monétaire, nécessaire à la France, est-elle possible ? Depuis la naissance de l’Euro, dans sa première phase, en 1999, puis lors de sa généralisation, début 2002, la France semble avoir perdu à tout jamais sa souveraineté monétaire, même si certains placent la perte de sa souveraineté dès 1973. Mais peu importe pour le moment. La France n’est pas souveraine, en ce domaine comme dans tant d’autres, puisque les décisions concernant l’émission de monnaie, sous forme scripturale ou matérielle, ne lui appartient pas, ou plus. Avant de nous demander si l’on peut changer cette situation, commençons par l’exposé de certains faits concernant la santé économique de la France, et son évolution sur les deux dernières décennies Depuis l’intégration de la France dans l’Union Européenne Monétaire, la zone euro, virtuellement en 1999 mais réellement au premier janvier 2002, la situation économique de la France n’a cessé de se dégrader. Certes, d’autres raisons que le passage à