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Monnaie unique, monnaie commune, monnaie nationale : de quoi parle t-on ?

Q. Pourquoi tous ces nouveaux mots ? Que veut-on dire par là ?

En soi, toute monnaie qui est utilisée dans une zone géographique donnée, et qui est validée comme moyen de paiement exclusif, est une monnaie ‘unique’. Le dollar, aux USA, est une monnaie unique, le franc suisse, en … Suisse, est une monnaie unique. L’euro est, pour le moment, une monnaie unique dans la zone euro.

Q. Pourquoi parle t-on alors d’une monnaie qui ne serait pas unique ?

Tout simplement parce que l’euro est une création artificielle, que les ‘prescripteurs’ ont voulu imposer à des pays qui n’étaient pas prêts, ni économiquement, ni socialement, ni politiquement, à la recevoir.
C’est un peu comme si les USA avaient voulu imposer – c’est d’ailleurs ce qu’ils ont tenté de faire – imposer donc le dollar à l’ensemble du continent nord-américain, voire à l’ensemble des deux Amériques, et, encore plus loin, à l’ensemble du monde.

Q. Et quand est-il d’une monnaie commune ?

Il y a plusieurs définitions ou conceptions possibles d’une « monnaie commune ». Mais ce qui est important à savoir, c’est que la première propriété d’une monnaie commune, c’est que … ce n’est pas une monnaie, au sens où elle ne peut être utilisée directement pour des paiements.

Une « monnaie commune »- qui n’est donc pas une monnaie- est une unité de compte, qui va permettre de comparer entre eux diverses monnaies nationales. C’était le cas anciennement pour l’ECU (European Currency Unit), qui permettait de comparer entre elles les valeurs du franc1998, de la peseta1998, du mark1998, etc.

Q. Si je comprends bien, une monnaie commune européenne permettrait de relier entre elles différentes monnaies nationales européennes, afin de permettre plus facilement des échanges internationaux dans la zone concernée.

C’est tout à fait cela. L’étendue de cette zone, et donc de la validité géographique de cette nouvelle zone monétaire, dépendra évidemment du nombre et de la superficie des pays qui voudront, ou devront, sortir de la zone euro actuelle, zone artificielle pour laquelle on a voulu forcer le passage d’une « unité de compte » - l’ECU ancien – à une monnaie (unique) l’euro2002.

Q. Mais comment comparer la valeur des monnaies nationales à la valeur actuelle de l’euro ?

Si la zone euro éclate, je ne sais pas si l’on pourra encore vraiment parler de la valeur de l’euro.

Mais, au niveau du pouvoir d’achat, c'est ce qui intéresse le plus les différentes populations concernées, c’est très facile de répondre : le terme savant pour cela est la ‘parité’, la parité d’une monnaie par rapport à une autre.

La valeur d’une monnaie n’existe pas dans l’absolu, elle est toujours relative, relative dans le temps – comment va-t-elle évoluer – relative dans l’espace – que vaut-elle par rapport à une autre monnaie – relative en tant que pouvoir d’achat ? Combien de sandwiches, de baguettes, de bonbons, de CD vais-je pouvoir acheter avec une somme donnée, maintenant et plus tard ?

Q. Plus précisément, comment cela pourrait-il se passer dans le cas du franc ?

Si l’on compare la puissance économique relative des pays tels que l’Espagne, l’Italie, la France ou l’Allemagne, on pourrait imaginer, en donnant la valeur 1 à un franc2012 – à un franc « libéré » (de la tutelle de l’euro)- l’échelle suivante :
1.2 pour le mark, 1 pour le franc2012, 0.9 pour la lire2012, 0.8 pour la peseta 2012.

Q. Ce qui veut dire ?

Cela veut dire que la valeur relative du franc2012 ne changerait pas vraiment par rapport au « panier pondéré » des diverses monnaies nationales, mais que le mark est sous-évalué par rapport à sa vraie valeur – ce qui explique que l’Allemagne ne veut surtout pas sortir de l’Euro, si, du moins, elle n’est pas obligée de payer pour les dettes des autres. Cela signifie aussi que la peseta et la lire sont sur-évaluées.
Le prix de la baguette, exprimée en euro ou en franc2012 ne devrait donc pas changer, il devrait diminuer de 20% pour l’Allemagne, augmenter un peu en Italie et en Espagne, à conditions de production constantes.

Q. Et pour les loyers, ou d’autres dépenses plus importantes ?


Là encore, un loyer de 600 euros correspondrait à un loyer de 600 franc2012, une voiture de 10000 euros serait achetée à 10000franc2012, une dette de 100 000 euros correspondrait à une dette de 100 000franc2012.

Q. Alors, pourquoi tout ce raffut autour des propositions de Marine sur la monnaie?

Certains ont intérêt au statu quo, bien sûr. Mais d’un point de vue purement national, et sans doute même européen, nous avons tout intérêt à redevenir maitre de notre monnaie, condition nécessaire à la reprise en mains de notre avenir industriel, et donc social et politique.

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