Toujours plus de dettes, mais pour quoi faire ?



Billet d’humeur de Bruno Lemaire, Club Idées Nation

La mantra du gouvernement, et même de la quasi-unanimité des économistes, voire des experts de tout poil, est de dire : « vive la croissance », en l’assimilant d’ailleurs à la croissance du  PIB, ce qui est plus que discutable.
Mais acceptons cela, et reparlons donc de cette croissance du PIB, jugée tellement souhaitable.

La croissance du PIB, c’est bon pour le fisc, par le biais de la TVA, puisque 1% de PIB en plus, cela fait 4 milliards de TVA. De quoi financer une demi-centrale nucléaire, ou 80 000 bombes larguées en Syrie ou en Irak.

C’est bon aussi pour les entreprises, qui se sont endettées pour augmenter, qualitativement ou quantitativement, leurs capacités de production, pour produire toujours davantage.

Faut-il encore, bien sûr, que la consommation, et donc le pouvoir d’achat des plus modestes, suive.

Avec le chômage actuel, le travail des actifs ne suffit plus, manifestement à pouvoir acheter  toute la production que voudraient pouvoir écouler les entreprises, et que voudrait pouvoir taxer le fisc.
Face à cette incohérence, la seule solution, que le bon sens condamne mais que la finance encourage, est de s’endetter, de s’endetter toujours plus, avec un taux d’intérêt certes faible, mais qui n’est pas négligeable. Quant à la masse de dettes, on atteint pour la dette publique le niveau du PIB, et la dette privée est proche du double.
Cette potion magique du sur-endettement donne de moins en moins d’effet, et il faut la sur-doser de plus en plus, c’est-à-dire s’endetter toujours davantage.
Il faudra bien payer, un jour. Mais qui va le faire ? Les futures générations, les sur-endettés, les créanciers, une inflation galopante réduisant d’autant le poids des dettes ? Peut-être un peu tous.
Il sera alors grand temps de comprendre que seul le travail peut financer   … le travail. Mais il sera bien tard.

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