La Lex monetae pour tout un chacun: non les dettes n'augmenteront pas avec la sortie éventuelle de l'euro



La « lex monetae » expliquée à tous, même aux journalistes militants
Par Bruno Lemaire, économiste, ancien doyen associé d’HEC

Les 2200 milliards d’euros de dettes publiques résultent de 40 années de mauvaise gestion des dirigeants qui se sont succédés depuis 40 ans, et le FN n’y a évidemment aucune responsabilité. Mais cette dette existe, il faut donc évidemment la prendre en considération.

Sur ces 2200 milliards, seuls 120 milliards ne sont pas « de droit français », et sont donc soumis aux éventuelles fluctuations de notre monnaie nationale, vis-à-vis de monnaies étrangères. En d’autres termes, si le franc nouveau, le franc 2017, le franc Marine, est déprécié de 20% (maximum envisagé, on parle plutôt de 5 à 6% vis-à-vis d’un panel de monnaies mondiales, et de 21% vis-à-vis du mark nouveau, ou euro germain), le seul surcoût éventuel serait de 24 milliards, à lisser sur les 7 à 8 ans de « maturité » moyenne de la dette. Avec une dépréciation de 6%, on aurait un surcoût de 7,2 milliards, soit de l’ordre de 1 milliard annuel. On est bien loin des chiffres himalayens annoncé par les pseudo-experts qui deviennent hystériques dans leurs diatribes anti-Marine Le Pen.

Pour le reste des dettes publiques, du fait de la « lex monetae »,[Règlement (CE) nº 1103/97, §8 du Conseil du 17 juin 1997, référence rajoutée le 19/03/2017] les contrats ayant été libellés en monnaie nationale (ce qui est le cas pour l’euro actuel), ces dettes devront être remboursées elles aussi en monnaie nationale française, que cette monnaie soit appelée euro ou franc nouveau, ou franc Marine. 2080 milliards d’euro 2017 seront convertis, « renominés », en 2080 milliards de francs 2017, dès lors que la parité initiale sera de 1 franc pour 1 euro, et cela indépendamment des fluctuations futures du franc par rapport à l’euro ou par rapport à d’autres monnaies.

La plus belle preuve de tout cela, en dehors des études que J. Sapir ou d’autres ont délivrées à ce sujet, est l’histoire récente. Sur les 3 dernières années, l’euro a vu sa valeur diminuer de 30% par rapport au dollar. Cette dépréciation n’a pourtant eu aucun impact sur la valeur de la dette, ou sur les conditions faites aux nouveaux emprunts, même si les détenteurs de créances, évidemment, n’ont surement pas fait une bonne affaire.
Face à cette évidence, certains de nos adversaires la reconnaissent enfin, mais affirment, là encore sans aucune preuve, que la France ne pourra plus s’endetter sur les marchés financiers du fait de cette « manipulation » (tout à fait légale et courante dans les contrats internationaux).

Cela tombe bien, puisque le projet de Marine Le Pen est de stabiliser la dette, et donc de diminuer drastiquement le recours à la finance internationale. Pour cela, le recours à la Banque de France, dans les conditions qui prévalaient avant 1973, et la réindustrialisation de la France, l’aideront grandement.

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